Chemin de Sussac au Mont Gargan

Plan d'eau de Sussac

Les parachutages du Clos

L'allée des hêtres

Le Mont Gargan
Le Mont Gargan a fait l'objet de diverses légendes, l'une notamment liée au passage de Gargantua auquel l'on devrait sa formation et qui peut en partie expliquer son étymologie (Gargant serait le participe présent de "Garg" formé sur la racine "Gar" signifiant avaler, dévorer). Le Mont Gargan serait par ailleurs lié à un culte solaire où Gargantua, probablement un ancien dieu des Celtes et des Gaulois, transformé en géant par la croyance populaire et l'œuvre de Rabelais, serait la personnification du soleil dispensateur de vie (d'après J.L. Deredempt).
Propriété du Département de la Haute-Vienne et des habitants du hameau de Fôret Haute situé sur la commune de Saint-Gilles-les-Fôrets, le Mont Gargan est classé monument et site naturel depuis 1983.
Au sommet du site, on trouve la chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours, érigée entre 1868 et 1871 sous la houlette de l’Abbé Louis Joyeux, alors curé de Surdoux et de Saint-Gilles-les-Forêts. Cet édifice de style néo-gothique est construit en granit et en pierre extraites de carrières locales.
Depuis une quinzaine d’années, le Conseil départemental conduit au Mont Gargan des actions de valorisation en partenariat avec les communes et les associations du territoire : restauration des milieux naturels, notamment de la lande sèche qui avait fortement été envahie par les arbustes ; préservation de l'allée des hêtres et de la fontaine ; ouverture du panorama.
(Source Conseil départemental de la Haute Vienne)

Faune et flore du Mont Gargan
Autrefois, la lande du Mont Gargan était pâturée par les troupeaux de moutons jusque dans les années 60. Cette pratique, accompagnée d'un usage de brûlis tous les ans, permettait le maintien d’une végétation rase et éparse. Dans cette lande sèche dominée par la bruyère cendrée, l'ajonc nain et la callune (Calluna vulgaris), on trouve aussi la bruyère à quatre angles (Erica tetralix). L'abandon du pâturage a permis à la végétation de se densifier et avec le temps, les espèces ligneuses (bourdaine, bouleaux) ont gagné du terrain. La fougère aigle, dont l'extension est favorisée par le brûlis, s'est développée au détriment des espèces caractéristiques (callune, bruyère cendrée, ajoncs). On trouve également l'arnica des montagnes (Arnica montana) dont les grandes fleurs jaunes sont visibles au printemps.
Le Mont Gargan héberge une faune protégée et notamment tout un cortège de passereaux (bruant et traquet pâtre, notamment) lié aux lisières et aux formations arbustives qui occupent les pentes du site. L'engoulevent d'Europe niche au sol dans la lande ou les coupes forestières. Au début de l'été, on peut l'apercevoir au crépuscule ou entendre son chant caractéristique rappelant celui d'un moteur de vélo solex. C’est un lieu privilégié d’observation des oiseaux et des chauves-souris, d’ailleurs, La Sepol (société pour l'étude et la protection des oiseaux en Limousin) assure régulièrement un comptage des migrateurs depuis le sommet.

Paysage du Mont Gargan

La fontaine du Buisson blanc
Elle a la particularité, dit-on ici, de ne jamais tarir. Elle se présente comme une grande vasque délimitée par un enrochement de pierres plates. Elle porte le nom du Buisson blanc, car c’est ainsi que l’on surnomme l’aubépine, dédiée à la Vierge Marie. Dans ces croyances, c’est un arbre porte-bonheur toujours épargné par la foudre. Comme toutes bonnes fontaines, des vertus curatives lui sont prêtées comme celles de guérir les maladies des yeux et les douleurs rhumatismales.
Un autre pouvoir légendaire : la fontaine est encore un lieu de pèlerinage pour des femmes en mal d'enfants ou désireuses de se marier dans l'année. Il faut jeter une pièce dans l’eau, formuler son vœu. La dévotion doit se faire isolément, sans s’arrêter à la chapelle et autant que possible avant le jour.

La chapelle Notre Dame de Bons Secours
Source : Conseil départemental

Les combats du Mont Gargan
Pendant la seconde guerre mondiale, la région du Mont Gargan a été un haut lieu de la Résistance. Le 17 juillet 1944, les Francs-Tireurs et Partisans (FTP) de Georges Guingouin sont encerclés par une force ennemie lourde composée de plusieurs régiments, dont certains éléments des colonnes Von Jesser et Ottenbacher, épaulées par la Milice française. Les combats sont particulièrement violents. Cet épisode représente la seule bataille frontale victorieuse de la Résistance. Des stèles en granit témoignent de ces combats et perpétuent la mémoire des Résistants. Deux commémorations chaque année : le 6 Juin au sommet du Mont Gargan et le dimanche qui suit le 17 juillet à la stèle de Forêt-Haute.
« En ce mois de juillet 1944, le « Préfet du Maquis » a cédé la place, aux yeux de ses hommes, au « colonel ». Et Georges Guingouin sait se faire obéir : tous les témoignages concordent sur ce point. Les hommes demeurent à leur poste, et les compagnies se déplacent en fonction des ordres que leur transmettent les « liaisons » du colonel. C’est lui qui ordonne à l’automitrailleuse d’avancer, le 17, et c’est lui qui donnera tout au long de la bataille les consignes de harcèlement et de repli. Après avoir accepté l’affrontement, il donnera l’ordre de décrocher en direction de la montagne, et ses troupes reflueront en bon ordre. Cependant il ne dispose ni de téléphones de campagne ni, à fortiori, d’un réseau radio pour communiquer avec ses compagnies. Tout se fait par « liaison », et Guingouin lui-même se déplace beaucoup tout au long des opérations. Loin de rester dans son repaire du château de La Villa, il est « partout et nulle part », payant de sa personne et prenant des risques. Fidèle à ses habitudes de clandestin, il arpente son territoire mais en demeurant insaisissable. On ne s’étonnera donc pas qu’il reste, tout au long de ce récit, comme arrière-plan, alors qu’il est, indiscutablement, à la manœuvre, contraint d’adapter d’heure en heure son dispositif aux changements de cap déroutants des forces adverses. »
Extrait de Eté 1944 : La Bataille du Mont Gargan P.Plas et Michel C.Kiener

Festival du Mont Gargan

Marcelle Delpastre
« Sombre nuit où fut ma mort » (Ce que fut Marcelle Delpastre) de Laurent Bourdelas
Au paradis tellurique de Germont
une femme-poète aux doigts crevassés
a pavé le sol de son étable :
sous la neige, l’essentiel pour la vache.
Les pommes de terre semées trop tard
seraient savoureuses
comme des cerises offertes aux belles
Beau silence que celui où plane la buse !
« Les disparates » (Le poète debout) de Marcelle Delpastre
Le poète est debout sur la haute colline.
Il regarde ― mais quoi ? ― Ce qu'il regarde ? ― Et ce qu'il voit ?
De la forêt, de la rivière et de la ville au loin, de l'horizon ni de la mer, du sable ni du ciel ?
(Et la mer se devine aux figures de ciel, aux ombres des nuées, la montagne à l'odeur de la neige).
Ni le ciel ni la mer qui soient la mer, qui soient le ciel.
Ni l'horizon ni la forêt. Et ni ce qui ressemble au sable, à la rivière, à l'ombre des forêts.

Georges Guingouin
Alias : Raoul, Lo Grand, Le chêne, Bootstrap, l’Orage. Georges Guingouin est né le 2 février 1913 à Magnac-Laval. Son père, sous-officier de carrière, est mort pour la France le 28 août 1914. Sa mère était institutrice. Instituteur à Saint Gilles les Forêts, il est secrétaire du rayon communiste. Mobilisé en 1939, blessé en 1940, de retour à Saint Gilles les forêts, il renoue avec des militants du parti communiste clandestin, édite et diffuse des tracts. Ayant repris son poste d'instituteur à la rentrée, et ses activités en mairie, il confectionne de fausses cartes d'identité. Il est révoqué car militant communiste. En février 1941, il échappe aux inspecteurs de police venus l'arrêter. En avril, il "prend le maquis", devenant le premier maquisard de France. Il installe une ronéo cachée dans une sapinière à Soudaine-Lavinadière et imprime des tracts, dénonçant la répression et appelant au soulèvement, qui sont distribués lors des foires. Dès 1942, les actions violentes commencent. En mars 1943, la cache des trois chevaux est créée dans la forêt de Châteauneuf, elle devient un repaire de maquisards, mais aussi un symbole. Des groupes de combats sont organisés et vont mener de nombreuses actions de sabotage. En août 1943, pour empêcher les récoltes et donc les réquisitions, il fait sauter des batteuses. Il s'oppose ouvertement à l'autorité de Vichy en signant de son nom les affiches du "Préfet du maquis". Des actions sont entreprises contre les moyens de transport, de communication, les usines, etc. Le maquis de Châteauneuf, devenu la première Brigade de marche limousine, structuré en compagnies et bataillons, compte, début juin 1944, environ 1 000 combattants. Le 3 août, le colonel Guingouin devient chef départemental des FFI de Haute-Vienne. Le 21 août, Limoges est libérée. Il sera décoré : Commandeur de la Légion d'Honneur, Compagnon de la Libération, Croix de guerre 39/45, Médaille de la Résistance, King's Medal for Courage, Acte de Reconnaissance de la Nation américaine, Médaille Garibaldienne.
Georges Guingouin est décédé le 27 octobre 2005. Il repose au cimetière de Saint-Gilles-les-Forêts, face au Mont Gargan.

L'église de Saint Gilles les Forêts

Château de la Villa

L'ancienne école de Saint-Gilles
Georges Guingouin fut nommé instituteur en 1935 à Saint-Gilles-les-Forêts dont il devient également le secrétaire de mairie. Certains de ses élèves le suivront et rentreront en résistance, comme Louis Gendillou résistant de la première heure.
« Louis Gendillou est né dans une ferme à Saint Gilles les Forêts le 15 février 1922. Il eut comme instituteur Georges Guinguouin qui connaissait son père car ils étaient tous les deux communistes. Aussi dès 1940, Louis appartient au premier « groupe de trois résistants » organisé par Georges Guinguouin à Saint Gilles les Forêts. En 1941, dénoncé avec d'autres camarades alors qu'ils ont commencé leur travail d'opposants aux Allemands et au régime de Vichy en distribuant des tracts, il est arrêté et jugé par un tribunal militaire français et interné en Dordogne jusqu'en 1944. Après avoir organisé la résistance dans le camp, il s'évade et rejoint la Résistance locale pour participer à la libération de Bergerac, puis de la vallée de la Dordogne et enfin de Bordeaux.
Intégré dans l'armée de la libération, il reste fidèle à ses convictions et refuse de partir combattre en Indochine. » ANACR
« « Résister », c’est ce qu'avaient gravé sur la pierre avec leurs ongles dans leur prison d'Aigues-Mortes les femmes protestantes ne voulant à aucun prix abjurer leur religion.
« Résister », devoir impérieux pour les gens à l'âme bien trempée, n'ayant qu'un but : rendre la liberté à notre pays, reconquérir la République. »
« Quatre ans de lutte sur le sol Limousin » (Le Ciel s'écroule) - Georges Guingouin

Moulin de la Ribeyrie
Le Moulin de la Ribeyrie, est situé tout près du château de la Ribeyrie, aujourd’hui disparu. Ce fut un lieu d'entraînement des FTP. Endommagé par les bombardements effectués par l’ennemie qui espérait ainsi décapiter la tête du maquis, il fut détruit puis rasé. En janvier 1944, le château de la Ribeyrie, inoccupé en hiver, est devenu un centre de formation et d’entrainement de la compagnie de choc, formant les cadres de la première brigade de Marche Limousine. Les éléments les plus aguerris (ceux ayant notamment fait le service militaire) sont formés : exercices de combats, tirs réels, etc... Ils seront les lieutenants ou envoyés sur des missions plus sensibles.
« Au Grand Soleil de la Libération :
Le combat exige d'être toujours plus lucide. Si les jeunes qui ont rejoint le maquis ont le cœur plein de courage, la plupart n'ont aucune instruction militaire.
Aussi, pendant tout le mois de janvier 1944, je réunis 120 volontaires au château de La Ribeyrie et, la dernière semaine, on fera des exercices à tir réel. »
« 4 ans de lutte sur le sol limousin » – G. Guingouin

La Stèle Violette Szado
Violette Reine Elizabeth Bushell, épouse Szabo. Née le 26 juin 1921 à Levallois-Perret ; décédée le 5 février 1945 (à 23 ans) à Ravensbrück. Espionne, Agent du SOE, section F. Nom de guerre : Louise
Dans la nuit du 7 juin 1944, le SOE (Special Operations Executive : Direction des opérations spéciales qui est un service secret britannique opérant pendant la Seconde Guerre) largue au Clos de Sussac 4 agents, parmi eux, une femme : Violette Szabo, agent franco- britannique. Le 10 juin, elle part en voiture avec ses compagnons pour Salon la Tour d’où elle doit être exfiltrée. Ils tombent sur une patrouille allemande, ils s’enfuiront à travers champs ; Violette Szabo se sacrifiera pour protéger la fuite de ses compagnons d’arme et après avoir épuisé ses munitions, elle sera rattrapée et emprisonnée, subissant plusieurs semaines d'interrogatoires brutaux. Déportée au camp de Ravensbrück, elle sera tuée vers le 5 février 1945 par les nazis, abattue d’une balle dans la nuque, juste avant la libération du camp par les alliés. En récompense de son courage, on lui décerna la Georges Cross à titre posthume. Elle fut la première et unique femme en Angleterre à recevoir cet honneur. Winston Churchill la qualifia : « La plus brave d’entre nous… » Une croix est érigée en sa mémoire sur la route de Sussac au Mont Gargan, une commémoration a lieu tous les ans le 6 juin.
Description
- Se diriger vers le terrain de football et prendre à gauche la D39. Passer le pont. Prendre le chemin à droite puis tout de suite à gauche en montant.
- A la route, prendre à droite et passer le village de la Villa. Continuer tout droit.
- Traverser le village du Clos, poursuivre sur la D39. Tourner à la première route à droite puis à la première à gauche qui monte et se termine par un chemin. Après avoir passé la dernière maison, prendre le chemin à droite et poursuivre jusqu'au carrefour dit "des Trois Hêtres".
- Prendre le chemin de gauche qui grimpe pour rejoindre le sommet du Mont Gargan.
- Tourner à droite et arriver à la chapelle du Mont Gargan. Variante pour les équestres : tourner à gauche et rejoindre par un large chemin empierré la D39.
- Au sommet, prendre le temps d'admirer le panorama à 360 degrés puis rejoindre le chemin de découverte (balisage rouge) qui descend à la fontaine au bas de la côte. Bifurquer à gauche à travers la forêt (de beaux points de vue). Laisser à gauche le chemin équipé de marches qui remonte au sommet du Mont Gargan et tourner à droite jusqu'à la route. La prendre à gauche.
- Au carrefour, se diriger vers le village de Forêt-Haute, le traverser. Poursuivre vers le bourg de Saint-Gilles-les-Forêts sur la D39A.
- Traverser le bourg et poursuivre jusqu'au virage à gauche. Prendre alors la route à gauche puis le premier chemin à droite et poursuivre tout droit.
- Après un long passage en crête, au milieu de prairies et de cultures, prendre à droite le chemin qui descend vers une piste goudronnée. La suivre à gauche. Variante : continuer tout droit vers la forêt et prendre le chemin en terre à droite qui descend vers une piste forestière.
- Suivre la piste forestière. En haut d'une côte, à un carrefour, prendre la piste goudronnée à droite en descendant.
- Arrivé dans un grand virage en épingle, prendre le chemin à gauche dans le bois. Continuer toujours tout droit sur un chemin qui débouche dans des prés.
- Arrivé à la route, la prendre à droite. Passer les maisons du Moulin de la Ribeyrie et prendre la route forestière du "Puy Jean Faure" à gauche en montant. En haut de la piste, continuer jusqu'au village de Meillac.
- Traverser le village, puis tourner à gauche et suivre la D39 sur 700 m.
- Retour : juste avant le carrefour avec la stèle, reprendre à droite le chemin qui redescend vers la Villa. Traverser le hameau, prendre à gauche le chemin qui ramène à la route. La prendre à gauche, retraverser le pont puis tourner à droite pour rejoindre le parking.
- Départ : Parking du plan d'eau, Sussac
- Arrivée : Parking du plan d'eau, Sussac
- Communes traversées : Sussac, La Croisille-sur-Briance, Saint-Gilles-les-Forêts
Profil altimétrique
Recommandations
Accès routiers et parkings
Stationnement :
Accessibilité

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